MARC ANDRE SELOSSE

Maître de la Biologie Évolutive

Biologiste spécialisé en botanique et mycologie.

Professeur de pédologie à l’université et au muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Auteur de nombreux ouvrages tels que :

·                 La Symbiose : structures et fonctions, rôle écologique et évolutif.

·                 Jamais seul : ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations.

·                 Les Goûts et les couleurs du monde : une histoire naturelle des tanins, de l’écologie à la santé.

·               Sous Terre : Une bande-dessinée avec Mathieu Burniat.

·                 L’Origine du monde : une histoire naturelle du sol à l’intention de ceux qui le piétinent.

·                 Petites histoires naturelles : chroniques du vivant.

Trajectoire de Carrière

Sa carrière scientifique a commencé en 1993 à l'Institut National de la Recherche Agronomique de Nancy. Sept ans plus tard, il est nommé maître de conférences à l'Université Pierre-et-Marie-Curie. Il obtient son habilitation à diriger des recherches de l’Université Paris-Sud et, deux ans après, il décroche un poste de professeur à l’Université de Montpellier. C'est là qu'il mène ses travaux au sein du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive.

Depuis 2013, il occupe un poste prestigieux de professeur au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, affilié à l'Institut de systématique, évolution, biodiversité. Au sein de cette institution, il dirige l'équipe « Interactions et évolution végétale et fongique ».

En parallèle, il supervise des équipes de recherche à l'international, notamment à l'Université au Brésil, à l'Université en Pologne ainsi qu’en Chine.

Il participe activement à la diffusion du savoir scientifique en étant éditeur de revues académiques internationales et contribue également à la vulgarisation scientifique en tant qu'éditeur de la revue Espèces.

Dans le cadre de son engagement au service de la science, il est membre du conseil scientifique de l'Institut écologie et environnement du CNRS, et du conseil d'administration de la Fédération France orchidées. Il a été président de la Société botanique de France et est actuellement administrateur de l'Association française d'agroforesterie.

Reconnu par ses pairs, il est membre de l'Académie d'agriculture de France et de l'Institut universitaire de France. Il est actuellement à la tête de la Fédération BioGée, une organisation qui rassemble des académies et des sociétés scientifiques dans le but de mettre la biologie et son approche au centre des questions sociétales, et de la rendre plus accessible au grand public.

Les racines de son travail

Avec plus de 190 articles à son actif, ses contributions scientifiques se concentrent sur l'évolution et l'impact écologique des symbioses, notamment celles liées à des micro-organismes, et se focalisent spécifiquement sur les mycorhizes, des associations symbiotiques entre les racines des plantes et les champignons du sol.

Il est reconnu à l'échelle internationale comme un expert en matière de mycorhizes d'orchidées. Son travail a particulièrement apporté des éclaircissements sur la mycohétérotrophie*.

*une capacité qui permet à certaines plantes d'utiliser leurs champignons mycorhiziens comme source de carbone.

Cette découverte a fourni une explication à l'adaptation de ces plantes aux conditions ombrageuses des sous-bois forestiers. Il étudie également les réseaux mycorhiziens qui, par l'intermédiaire de champignons partagés, relient les plantes et permettent parfois des échanges nutritifs entre plantes voisines.

En tant qu'expert du rôle des symbioses entre plantes et champignons dans la colonisation des terres émergées au Dévonien, il a formulé l'hypothèse selon laquelle les Prototaxites*

*d'étranges fossiles dévoniens atteignant parfois plusieurs mètres.

Pourraient être des lichens géants. Il défend activement une redéfinition plus réaliste et évolutionnaire des niches écologiques des champignons.

Il a également dirigé des recherches sur la Truffe du Périgord*

*Un champignon mycorhizien des arbres.

En conduisant le programme national d'étude, intitulé « Bases d’une gestion écologique durable des écosystèmes truffiers ». Il a concentré ses efforts sur l'étude de la génétique et de la reproduction de la truffe.

Symbiose

Dans « Symbiose », Marc-André Selosse nous plonge dans le monde fascinant des relations réciproques qui existent entre différentes espèces dans la nature.

Le livre s'ouvre sur une exploration de ce qu'est véritablement une symbiose, balayant l'idée mensongère que c'est une relation toujours harmonieuse. Selosse met en lumière la complexité de ces interactions, qui peuvent aller de la coopération mutuellement bénéfique à une forme de dépendance plus proche du parasitisme*.

*Le parasitisme est une forme spécifique de symbiose où le parasite, l'un des acteurs, tire profit de l'autre, connu sous le nom d'hôte, en étant totalement dépendant de ce dernier.

Le cœur de l'ouvrage est dédié à une exploration approfondie de cas réels de symbiose dans le monde naturel. Selosse discute de la manière dont les champignons, son domaine de spécialité, forment des associations avec les racines des plantes, permettant une meilleure absorption des nutriments du sol. Il examine également des exemples de symbiose dans le monde animal, notamment les bactéries qui vivent dans l'estomac des ruminants et aident à la digestion.

Selosse explore l'importance des symbioses pour la survie et l'évolution des espèces, y compris l'homme. Il argumente que la symbiose a joué un rôle clé dans l'évolution, conduisant à de nouvelles formes de vie et permettant aux espèces de coloniser de nouveaux environnements.

"Symbiose" est un voyage scientifique fascinant qui nous incite à reconsidérer la façon dont nous comprenons les relations dans le monde naturel. Par l'intermédiaire de M. Selosse, nous apprenons que la vie est un tissage complexe d'interactions qui va bien au-delà de la simple compétition pour les ressources, dévoilant une réalité où la coopération et l'interdépendance jouent un rôle tout aussi essentiel.

Les goûts et les couleurs du monde

Dans « Les goûts et les couleurs du monde » nous emmène dans un voyage exploratoire des sens et des perceptions à travers le prisme de la biologie.

L'ouvrage établi que les sens ne sont pas une exclusivité humaine. Selosse explore comment différentes espèces dans le monde animal et végétal perçoivent et réagissent à leur environnement, démontrant que la capacité à sentir, goûter, et même voir les couleurs, est plus répandue et diverse que nous ne le pensions.

Par descriptions détaillées et éclairantes, M. Selosse examine comment les animaux perçoivent le monde, avec un focus particulier sur les capacités sensorielles extraordinaires de certaines espèces. Il décrit, par exemple, comment les requins détectent les champs électriques produits par leurs proies ou comment les papillons de nuit "sentent" les phéromones à des kilomètres.

Il se penche ensuite sur le monde végétal, explorant les recherches récentes qui ont révélé que les plantes ne sont pas des êtres passifs, mais ont une forme de "sensibilité" et peuvent réagir à leur environnement de manière complexe. Les plantes peuvent "goûter" les nutriments dans le sol, "sentir" les attaques d'insectes, et même "voir" à travers la détection de la lumière.

Selosse se demande ainsi comment ces sens variés et souvent étonnants ont évolué et comment ils influencent la survie et le comportement des espèces.

"Les goûts et les couleurs du monde" nous rappelle que :

L’expérience humaine des sens n'est qu'une parmi une multitude d'autres dans le grand théâtre de notre monde et du vivant.