Les champignons : la mycologie
Le sujet abordé ici est très vaste et regorge de spécificités et d’exceptions. C’est pourquoi nous parlerons en généralités, de façon à cibler ce qui concerne principalement les jardins. Plusieurs bons ouvrages développent déjà très bien le thème de la mycologie, dont les livres du mycologue Marc-André Selosse, que je vous conseille si vous souhaitez tirer de profondes informations sur ce sujet.
L’internet de la forêt (le Wood Wide Web)
C’est le réseau mycorhizien. Le mycélium (champignon) a besoin de se lier à un arbre mère pour bénéficier des sucres qu’il ne peut obtenir seul, il reçoit le sucre issu de la photosynthèse et le donne aux arbres plus jeunes dans le besoin. Il va donc créer des mycorhizes (lien avec les végétaux). Des mycorhizes capables d’interconnecter une forêt entière.
À la découverte du champignon et du mycélium
Les champignons n’appartiennent ni au monde végétal, ni au monde animal. Ils constituent un règne à part, le règne fongique. Ainsi, contrairement à ce qui a longtemps été dit, les champignons ne sont pas des plantes. Ils ne possèdent ni feuilles, ni tiges, ni racines.
Ce que l’on nomme couramment « champignon », la partie aérienne visible, ressemblant la plupart du temps à un parapluie (un pied avec un chapeau), que l’on mange, et qui ne représente en réalité que l’appareil reproducteur du mycélium. Le mycélium est un composé d’hyphes, les hyphes constituent un système racinaire filamenteux. C’est ce mycélium qui sera le plus utile au jardin, puisque c’est lui qui va décomposer toute sorte de matière organique, aller chercher les nutriments en profondeur pour les offrir aux plantes et c’est en partie lui qui va permettre le transfert d’informations entre les plantes.
Comment ça fonctionne ?
Isolée, l’hyphe est microscopique, donc invisible à l’œil nu, mais en s’unifiant elles peuvent devenir visibles pour l’être humain, au point qu’elles se confondent souvent avec les racines des végétaux. Pour cause, elles se retrouvent la plupart du temps au pied de ces derniers pour créer un lien que l’on nomme « mycorhize ».
Ce sont ces « mycorhizes » (lien avec le végétal) qui vont permettre au mycélium de transmettre les nutriments aux plantes, nutriments que les hyphes seront allés chercher plus en profondeur. En échange, les végétaux leur transmettent du sucre synthétisé grâce à la photosynthèse.
L’arbre-mère qu'est-ce que c'est ? :
Il s’agit d’un arbre capable de donner naissance à de nouvelles pousses, car il bénéficie d’une place de choix et d’un accès direct aux rayons du soleil. Il est souvent l’un des arbres les plus grands. Il offre une partie des bénéfices du soleil à sa progéniture. Lors de vos promenades en forêt, vous pouvez observer de jeunes pousses d’arbre, en grattant autour du pied vous pourrez découvrir des racines, qui ne sont en réalité pas des racines du végétal en question, mais bien des hyphes appartenant à un mycélium venu se mycorhizer. Dans les forêts où seulement 3 % des rayons du soleil atteignent le sol, les chances de développement pour une graine germée sont quasi nulles. L’impossibilité de faire de la photosynthèse l’empêche de former de la matière organique, et donc de grandir.
L’impossibilité de faire de la photosynthèse l’empêche de former de la matière organique, et donc de grandir. C’est bien la présence de champignons qui lui permet de croitre. Dès la germination des graines tombées au sol, le mycélium vient fusionner avec les jeunes pousses et va devenir l’intermédiaire et transférer tous les sucres de l’arbre mère aux jeunes pousses afin qu’elles puissent se développer, même à l’ombre des grands arbres.
C’est un besoin pour les arbres, mais c’est aussi un coup notable, car le taux de sucre transmis au mycélium est important. De ce fait, les arbres sélectionnent les mycorhizes selon leur besoin et leur capacité. Cela crée une rude compétition pour les champignons qui, se multipliant grâce à des spores, se retrouvent par millions voire des milliards dans de petites zones. La moindre opportunité de pouvoir se développer est à prendre, et comme le premier arriver est le premier servi, ça explique que, dès la germination, des mycorhizes soient déjà présentes au pied des plantes.
Ce qui se passe, en principe, c’est que ce sont les mycéliums déjà mycorhizés à « l’arbre mère », qui viendront se mycorhizer aux jeunes plants ayant poussés aux alentours de « l’arbre mère ». En effet, ce serait un pari trop risqué pour les mycéliums de s’associer à une plante ne produisant pas encore de photosynthèse en espérant que, peut-être, un jour celle-ci fera sa place dans la canopée et pourra, uniquement à ce moment-là, lui transmettre du sucre synthétisé.
Ce serait donc grâce à ces mycorhizes liées d’arbre en arbre que certaines informations pourraient se transmettre sous terre, prévenant l’arrivée de ravageurs, ou encore la sécheresse, etc. Vous l’aurez compris, les mycéliums sont donc, en quelque sorte, le prolongement des racines des plantes, leur permettant d’aller chercher des nutriments là où les racines seules sont dans l’incapacité d’aller. Certains mycéliums, eux, jouent un rôle de décomposition de la matière organique. Et ils n’ont pas froid aux yeux ! Du petit brin d’herbe au gros tronc d’arbre, tout y passe.
Ce sont les champignons « saprophytes », qui, en sécrétant une enzyme surpuissante, décomposent tout sur leur passage. Sans eux, les déchets organiques s’accumuleraient et étoufferaient les végétaux entrainant leur mort. D’autres êtres vivants, comme les bactéries et certains insectes, participent à cette fonction de décomposeur. Ce sont eux qui, en décomposant la matière, rejettent dans l’air les éléments minéraux et créer au sol une matière très fertile : l’humus.
Ce qu'il faut retenir pour votre jardin :
- Pour avoir une terre fertile, il faut de l’humus, cet humus est fabriqué en partie par les champignons saprophytes, ces champignons doivent décomposer de la matière organique pour créer cet humus. S’il n’y a pas de déchets organiques, il ne peut pas avoir d’humus, finalement une terre infertile.
- Pour maximiser le transfert d’informations de plante en plante, mais aussi pour garantir une bonne nutrition des végétaux, il faut inviter les champignons mycorhiziens dans son jardin et surtout les « protéger ». Ni le labour ni le bêchage ne protègent ces champignons, bien au contraire, ça casse les liaisons mycorhizées. Pour tous les mycéliums, une terre riche en matière organique facilite leur développement.
Mais il faut déjà que des spores de champignon compatible avec vos végétaux soient présentes dans votre jardin. Petite astuce pour s’en assurer : si vous plantez un platane chez vous, allez chez un ami ou un endroit où un platane est déjà en place depuis plusieurs années et se trouve en bonne santé. Récupérez juste une poignée de terre au pied de cet arbre, et amenez-la au pied du vôtre. On l’a vue, les spores de champignon étant présent par millions même par milliard dans une petite zone, il y en aura surement, au moins, une centaine dans votre petite poignée qui n’attendent qu’une chose : pouvoir se développer et se mycorhizer avec une plante. Cette astuce est valable pour tous les végétaux !
Un champignon est un organisme vivant qui se nourrit d’autres matières organiques. Ils se reproduisent par spores et peuvent être trouvés dans une grande variété d’environnements, y compris le sol, les plantes, les animaux et même les êtres humains.
Oui, de nombreux champignons sont comestibles et constituent une source importante de nourriture dans de nombreuses cultures à travers le monde. Cependant, il est important de savoir identifier correctement les champignons comestibles, car certaines espèces peuvent être toxiques et même mortelles.
L’identification des champignons comestibles peut être difficile pour les non-initiés, il est donc important de se faire conseiller par un expert ou de suivre des guides d’identification fiables. Il existe également des associations de cueillette de champignons qui peuvent fournir des conseils et des recommandations.
La mycologie est l’étude scientifique des champignons. Elle comprend l’identification, la classification, la biologie, la génétique, la physiologie, l’écologie et l’utilisation des champignons.
Les champignons ont des applications dans un large éventail de domaines, notamment en médecine, en alimentation, en agriculture, en biotechnologie et en écologie. L’étude des champignons est donc importante pour comprendre leur rôle dans ces domaines et pour développer des utilisations futures potentielles.
Les mycorhizes sont une association symbiotique entre les racines des plantes et des champignons bénéfiques. Cette association permet une meilleure absorption des nutriments et de l’eau par la plante, ce qui favorise sa croissance et sa santé.
Les mycorhizes permettent aux plantes de mieux absorber les nutriments, en particulier les nutriments qui sont difficiles à obtenir dans le sol. Elles augmentent également la capacité des plantes à résister au stress environnemental, comme la sécheresse ou les maladies.
Les mycorhizes forment une relation symbiotique entre les racines des plantes et les champignons. Les champignons produisent des filaments appelés hyphes, qui s’étendent dans le sol pour absorber les nutriments et l’eau. Les hyphes peuvent ensuite transférer ces nutriments et cette eau aux racines des plantes. En échange, les champignons bénéficient des sucres produits par les plantes.
Les mycorhizes peuvent être favorisées dans le sol en ajoutant des champignons mycorhiziens ou en utilisant des amendements du sol qui contiennent des spores de champignons mycorhiziens. Les pratiques agricoles telles que l’utilisation de pesticides ou de fertilisants synthétiques peuvent réduire la population de champignons mycorhiziens dans le sol, il est donc important de considérer des pratiques alternatives telles que l’utilisation d’engrais organiques et la rotation des cultures.
Oui, les mycorhizes sont très importantes pour l’agriculture car elles augmentent la croissance et la santé des plantes, ce qui peut augmenter les rendements des cultures. Les mycorhizes peuvent également aider à réduire la dépendance aux engrais synthétiques et aux pesticides, ce qui peut être bénéfique pour l’environnement et la santé humaine.
Oui, les mycorhizes sont présentes dans tous les types de sols, mais leur présence peut varier en fonction de la composition du sol et des pratiques agricoles. Les sols sableux ou argileux peuvent avoir des populations de champignons mycorhiziens différentes, il est donc important de comprendre la composition de votre sol avant de choisir un amendement du sol.