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Les arbres morts

Quand un arbre meurt, il entame un long processus de décomposition, qui est en réalité un cycle très important pour l'écosystème.
En tant que professionnel du paysage, il vous arrive certainement d'en trouver dans les jardins ou même de les élaguer vous-même.

Les étapes de la décomposition

Dès que l’arbre tombe, des champignons et des insectes le colonisent. Ils s’y installent pour commencer leur festin.

Le bois devient de plus en plus mou, les insectes le creusent, c'est la phase d'activité, où il se transforme en une sorte d’éponge chargée d’humidité.

Après plusieurs années, l’arbre est presque méconnaissable. Il s’est transformé en humus riche, un compost naturel plein de nutriments pour le sol !

Mais, durant toute la phase de décomposition, un tas d'acteurs extérieurs entre en jeu !

 

Bois mort arbre insectes

Les acteurs de la décomposition 

Les champignons sont les premières machines à recycler. Ils se nourrissent du bois en décomposant la cellulose et la lignine, les principaux composants du tronc et des branches. 

Viennent ensuite les insectes : coléoptères, termites et autres petits insectes grignotent l’écorce et les tissus ligneux. Ils aident à ouvrir des chemins pour d'autres organismes. 

Enfin, c'est au tour des micro-organismes. Les bactéries et autres microbes microscopiques poursuivent le travail en décomposant les particules en éléments nutritifs.

Bois mort terre nature jardin

Évitez au maximum de débarrasser le bois mort des jardins et forêts, et expliquez ce qui suit à vos clients : 

C'est un merveilleux recycleur de nutriments !
L’arbre mort redonne à la terre tout ce qu’il a absorbé pendant sa vie (azote, carbone...).

Pendant sa décomposition, l’arbre devient une maison !
Il accueille des oiseaux, des petits mammifères, des insectes et parfois même des champignons rares.

Stock de carbone !
Les morceaux les plus résistants du bois retiennent le carbone pendant des années et ralentissent son retour dans l’atmosphère.

Transmettez ce message à vos clients et collègues ou employés :

Un arbre mort n’est pas une fin. C’est une transition, un cadeau à la terre pour continuer le cycle de la vie.


La saproxylophagie, qu'est-ce que c'est ? 

La saproxylophagie, c’est l’art de se nourrir exclusivement de bois mort en décomposition. Les organismes adeptes de cette pratique, appelés saproxylophages, jouent un rôle fondamental dans nos écosystèmes forestiers. Leur mission ? Recycler la matière organique, enrichir les sols, et donc, participer à la bonne santé des forêts.


Les saproxylophages transforment le bois mort en nutriments essentiels, redistribués dans le sol. Grâce à eux, les plantes environnantes trouvent une terre fertile où s’épanouir. Sans eux, les forêts manqueraient d’énergie vitale. 

Ces petits travailleurs sont indispensables ! Près de 50 % des coléoptères forestiers et 33 % des champignons dépendent du bois mort. 

À force de décomposer le bois, les saproxylophages fabriquent un humus riche, qui améliore la structure du sol et sa capacité à retenir l’eau. 

Leur présence (ou leur absence) est un thermomètre écologique. Une forêt riche en bois mort abrite souvent une grande biodiversité, incluant des espèces rares ou menacées. Moins de saproxylophages ? C’est signe que l’écosystème souffre...


Les menaces qui pèsent sur eux 

Malheureusement, les pratiques forestières modernes ne sont pas toujours de leur côté. L’élimination systématique du bois mort, souvent pour des raisons esthétiques, prive les saproxylophages de leur habitat. Cela a des conséquences graves et crée des déséquilibres écologiques. 

Conservez un maximum de bois mort au sol ! 
Et, la prochaine fois que vous voyez une branche tombée ou un tronc en décomposition, rappelez-vous : c’est tout un monde qui y travaille.

Lien arbres forêt nature racines

Le saviez-vous ? 

Certaines souches continuent de vivre même des années après abattage ! 

Pourquoi certaines souches semblent-elles encore vivantes ?
Comment est-il possible que des souches survivent aussi longtemps ? 

Les cellules de l'arbre se nourrissent de sucres, elles doivent respirer et se développer, ne serait-ce qu’un minimum. Mais sans feuilles, donc sans photosynthèse, c’est impossible. Aucun des êtres vivants de notre planète ne résiste à une privation de nourriture de plusieurs centaines d’années, et cela vaut aussi pour les vestiges d’arbres... 

...du moins pour les souches qui ne peuvent compter que sur elles-mêmes.
Vous avez bien deviné : elles se font aider pour survivre ! 

Elles bénéficient de l’aide que les arbres voisins leur apportent par l’intermédiaire des racines. La transmission des substances nutritives s’effectue soit de façon diffuse, via le réseau de champignons qui enveloppe les pointes des racines et contribue aux échanges, soit par un lien racinaire direct. Les arbres environnants peuvent diffuser une solution de sucre pour maintenir la souche en vie. 

Vous pouvez observer cette association entre racines au bord des chemins, quand la pluie a lessivé la terre des talus et mis au jour tout le système racinaire.

 

La forêt, ce réseau de vie 

Saviez-vous que, sous nos pieds, les arbres d’une même espèce sont connectés par un réseau bien réel ? Un réseau qui échange des nutriments, des signaux, et même des coups de main en cas de besoin. Les forêts ne sont pas de simples regroupements d’arbres ; ce sont des superorganismes, des communautés complexes, un peu comme des fourmilières géantes. 

Mais les arbres ne s’arrêtent pas là. Ils sont capables de distinguer leurs propres racines de celles des autres espèces, et même de celles d’individus de leur propre famille. Fascinant, non ? Mais pourquoi ce comportement social ? Pourquoi partager leurs ressources avec des voisins qui pourraient pourtant être des concurrents ? 

 

L'entraide pour survivre 

La réponse est simple et presque humaine : à plusieurs, on est plus forts. Un arbre seul ne fait pas le poids face aux vents, aux sécheresses ou aux tempêtes. Ensemble, les arbres modèrent le climat, stockent l’eau, et augmentent l’humidité ambiante. Cette solidarité garantit leur survie à tous et leur permet d'atteindre une longévité incroyable. 

Si chaque arbre jouait solo, les pertes seraient immenses : des trous béants dans la canopée laisseraient passer tempêtes et chaleur, desséchant le sol et mettant en péril l’ensemble de la forêt. Ici, chaque arbre a un rôle à jouer, même les plus faibles. Les malades, par exemple, reçoivent des nutriments de leurs voisins jusqu’à ce qu’ils se rétablissent. Dans cette grande communauté, personne n’est laissé de côté.

 

Des relations profondes… et des inégalités ? 

Cependant, toutes les histoires forestières ne sont pas idylliques. Si certaines souches mortes pourrissent rapidement, d’autres sont nourries pendant des décennies, voire des siècles. Pourquoi ? Tout semble dépendre du lien qui unit les arbres. Dans ces forêts naturelles, où les réseaux racinaires sont intacts, on observe parfois de véritables "couples" d’arbres si étroitement liés qu’ils meurent ensemble. Oui, les arbres aussi semblent avoir une forme d’empathie

En revanche, les forêts artificielles, où les plantations perturbent les racines, racontent une autre histoire. Ici, chaque arbre vit en solitaire, sans le soutien d’un réseau. Leur vie est bien plus rude. 

 

Le rôle des champignons et le Wood Wide Web

Dans ce réseau forestier, les champignons jouent un rôle clé. Ces petits génies de la nature déploient dans le sol des filaments – les hyphes – si denses qu’une cuillère à café de terre forestière peut contenir plusieurs kilomètres de ces structures. Ces filaments relient les arbres, favorisent l’échange d’informations, et forment un véritable "Wood Wide Web". 

Imaginez : un seul champignon peut couvrir plusieurs kilomètres carrés et transmettre des signaux vitaux comme des alertes contre les insectes ou les sécheresses. Ce réseau est si sophistiqué qu’il reste encore un mystère pour les scientifiques. Certaines études suggèrent même que des échanges entre espèces "rivales" pourraient avoir lieu via ce réseau. 

 

Les dangers de l'isolement 

Mais que se passe-t-il quand un arbre est coupé du réseau ? Les conséquences peuvent être dramatiques. Un arbre isolé ne reçoit plus les alertes et ignore les dangers qui l’entourent. Résultat ? Les insectes en profitent. Ce silence, parfois dû à une maladie ou à une rupture avec le réseau de champignons, transforme l’arbre en proie facile. 

Même les arbres qui semblent en pleine santé peuvent être vulnérables s’ils vivent en solitaires. Leur isolement les prive d’informations précieuses, et dans une forêt, l’ignorance est souvent fatale.

Un arbre mort n’est pas une fin, mais une transition essentielle pour l’écosystème. Pendant sa décomposition, il :

  • Redistribue des nutriments comme l’azote et le carbone au sol.
  • Fournit un habitat pour de nombreuses espèces : oiseaux, mammifères, insectes et champignons rares.
  • Stocke le carbone, réduisant son retour dans l’atmosphère pendant des années.

  • Colonisation : Champignons et insectes investissent l’arbre pour débuter leur travail.
  • Phase active : Le bois devient mou et humide, creusé par les insectes.
  • Transformation en humus : Après plusieurs années, l’arbre devient un compost riche en nutriments.

  • Les champignons : Décomposent la cellulose et la lignine du bois.
  • Les insectes : Creusent le bois et ouvrent des chemins pour d’autres organismes.
  • Les micro-organismes : Transforment les particules de bois en nutriments essentiels.

La saproxylophagie est l’art de se nourrir exclusivement de bois mort en décomposition. Les organismes saproxylophages, comme certains insectes et champignons, recyclent la matière organique et enrichissent les sols.

L’élimination du bois mort dans les pratiques forestières modernes détruit leur habitat, perturbant les écosystèmes. Conserver du bois mort est crucial pour préserver la biodiversité forestière.

Certaines souches survivent grâce à l’aide d’arbres voisins, via :

  • Un réseau de champignons (mycorhizes) qui partage des nutriments.
  • Des connexions racinaires directes qui transmettent une solution sucrée pour nourrir la souche.

Le « Wood Wide Web » est un réseau souterrain formé par les filaments des champignons (hyphes). Il permet :

  • L’échange de nutriments entre arbres.
  • La transmission de signaux d’alerte, comme des dangers liés aux insectes ou à la sécheresse.

Un arbre isolé ne reçoit plus d’alertes ni de soutien nutritif, ce qui le rend vulnérable aux insectes et aux maladies. Les forêts naturelles, avec leurs réseaux racinaires intacts, offrent une protection collective à leurs arbres.

Dans les forêts naturelles, les arbres sont connectés via des réseaux racinaires et fongiques, favorisant :

  • L’entraide entre arbres, même malades ou affaiblis.
  • Une meilleure résistance aux tempêtes, sécheresses et attaques.
    En revanche, les forêts artificielles, où les réseaux sont souvent perturbés, privent les arbres de ces avantages.

  • Laissez le bois mort au sol dans vos jardins et forêts.
  • Expliquez à votre entourage l’importance écologique des arbres morts.
  • Soutenez des pratiques forestières favorisant la conservation des saproxylophages et des réseaux forestiers.
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